Marché sous haute tension à Saint Jean du Gard : Rassemblement contre l’arrêté anti-tract mardi 27 août dès 9h

La municipalité de Saint Jean du Gard persiste dans le mépris de la population du village et a encore fait envoyer les forces de l’ordre ce mardi 20 août au marché pour tenter de faire appliquer son arrêté anti-tract.

Pour rappel, un arrêté municipal interdit depuis le 31 juillet 2019 la distribution de tracts et de flyers sans autorisation préalable du maire dans le centre du village pour une durée d’un an. Une mobilisation pour s’y opposer, appelée la semaine passée, avait entraîné la venue de nombreux gendarmes pour l’en empêcher (voir compte rendu ci-dessous).

Ce matin, mardi 20 août, aucun rassemblement n’avait été prévu et seuls les militants Stop-linky tenant une table d’information au marché, comme chaque semaine depuis des mois, étaient présents. La venue des gendarmes a très vite fait monter la pression quand un gradé a prétendu avoir vu l’une des militantes distribuer un tract, et a voulu procéder au
contrôle de son identité afin de la verbaliser.

Les nombreuses personnes présentes à ses côtés furent consternées par cette flagrante provocation : la militante ne distribuait aucun tract mais montrait simplement à une passante intéressée l’arrêté municipal en question qu’elle tenait entre ses mains ! Celle-ci s’est opposée à l’injonction injustifiée et abusive, mais les gendarmes n’en sont pas restés là. Ils l’ont harcelée afin d’obtenir son identité et poursuivie quand elle a voulu passer son chemin. Ils ont également contenu par la force les personnes prenant sa défense (plaquage contre un mur de plusieurs d’entre elles), et invectivé les passants qui protestaient vivement devant cette tentative d’arrestation aberrante (une personne âgée en béquille s’est même vue taxée de porter une arme par destination).

Ces mesures sont inacceptables et révoltantes.

UN RASSEMBLEMENT EST DONC APPELÉ MARDI 27 AOÛT DÈS 9H AU MARCHÉ DE SAINT
JEAN DU GARD POUR :

– dénoncer la réaction scandaleuse de la municipalité qui tente d’intimider sa propre population à travers l’envoi répété des forces de l’ordre,
– dénoncer l’aval donné par le préfet du Gard pour déployer une telle présence policière et consentir à cet acharnement répressif,
– exiger le retrait immédiat de cet arrêté liberticide foulant au pied la liberté d’expression de chacun au bon vouloir d’un seul.

RETRAIT IMMÉDIAT DE L’ARRÊTÉ ANTI-TRACT !!

NI LOI LIBERTICIDE, NI RÉPRESSION POLICIÈRE !

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Compte rendu faisant suite au rassemblement du mardi 13 août :

Saint Jean du Gard : présence en nombre des opposants à l’arrêté anti-tract et réponse policière

Un rassemblement était appelé ce mardi 13 août dès 9h sur le marché de Saint du Gard pour dénoncer l’arrêté municipal interdisant la distribution de tracts et de flyers sans autorisation préalable dans le village pour une durée d’un an.

Une forte mobilisation de la part de collectifs, associations et individus choqués par la mesure liberticide étaient présents pour s’y opposer. Ils ont notamment distribué malgré cette récente interdiction de nombreux tracts (voir pièces jointes) aux passants, locaux et vacanciers, pour la plupart stupéfaits par une telle interdiction.

Vers 11h, une escouade de la Gendarmerie et du PSIG (peloton d’intervention spécial), arrivée sirènes hurlantes depuis Alès, est venue faire monter d’un cran le ridicule d’une situation pourtant déjà ubuesque. Près d’une trentaine d’agents ont tenté de dissuader les manifestants de poursuivre leur rassemblement et de procéder à quelques contrôles d’identités et prises de photos. Une scène pour le moins surréaliste où les chants des opposants, faisant face aux forces de l’ordre, étaient largement écoutés par la foule de vacanciers passant autour d’eux médusée…

Ce n’est que lorsque que le groupe de réfractaires, décidant de mettre fin au rassemblement car midi était passé, que les pandores se sont mis en tête de les poursuivre à travers les étales du marché, avec visiblement en tête l’idée de ne pas rentrer bredouilles devant leur chefs. Et c’est à l’abri des regards, cachés derrière les fourgons des forains, qu’ils ont fini par courser certains d’entre eux – ceux-ci trouvant finalement refuge chez des particuliers.

Le maire quant à lui, soi-disant en réunion toute la matinée – selon les dires de l’équipe de France 3 présente sur place et s’étant vu refuser pour ce motif tout entretien, n’aura apporté comme unique message à la population qu’une réponse d’ordre policier.

A Saint Jean du Gard ce matin, la population a assisté à une triste démonstration des atteintes aux libertés sans cesse mal menées par des pouvoirs autoritaires maintenant le peu de légitimité qu’il leur reste par la force. Au moins trois personnes ont dû décliner leur identité, mais les déterminations à ne pas se laisser intimider et à poursuivre cette lutte ne s’en trouvent que renforcées.