14 novembre 2019

      1. GJ, il n’y aura pas d’après
      2. Trois appels pour un an de lutte
      3. Rien n’a changé…
      4. Legalteam pour ce week end d’anniversaire
      5. La Lézarde
      6. A propos d’Extinction Rebellion

1. GJ, il n’y aura pas d’après

Novembre 2019 est arrivé, avec dans son sillage l’anniversaire des GJ. Ceux qui parlaient d’essoufflement en janvier, puis au printemps, puis pendant l’été, n’ont toujours pas compris l’essence du mouvement, qui, de part son ADN, ne peut se terminer.

A chaque mouvement social sa temporalité, sa spécificité et sa façon de se terminer. Quelques mois après une grosse grève, des manifestations massives ou des soulèvements populaires, les experts médiatiques et politiques enveloppent la séquence dans du papier journal et la rangent dans les archives de l’Histoire.
On en reparle alors au passé, en en analysant les conséquences.

Avec les Gilets Jaunes, il ne sera pas possible d’en faire autant. Car analyser l’après GJ signifierait que le mouvement GJ est terminé. Hors, nous sommes des milliers, des dizaines de milliers même, à savoir qu’il ne sera jamais terminé.

Pourquoi ? Parce que les Gilets Jaunes ne sont pas un énième mouvement de grève ou de manifestations. Les personnes qui se sont impliquées depuis 11 mois dans cette dynamique ne retourneront jamais à leur vie d’avant.

Les Gilets Jaunes n’ont pas vécu un mouvement social mais ont vécu une rupture dans leur vie. Une rupture du train train quotidien imposé par la société de consommation. Une rupture dans la façon de se voir par rapport aux autres. L’idée que des liens autres que professionnels ou familiaux sont possibles. Que l’atomisation voulue et forcée de cette société ultra libérale n’est pas une fatalité.

Une rupture également face aux pouvoirs : politique, économique et policier. Des milliers de personnes ont été blessées, arrêtées, condamnées, insultées et méprisées. Toutes ces personnes ont vu les mécanismes en place pour sauver les intérêts de quelques uns. Mécanismes de stigmatisation, d’exclusion et de terreur permanente. Pour beaucoup, la police n’est plus cette institution censée protéger les citoyens. La justice n’est plus cette institution censée punir les personnes malhonnêtes.

Les Gilets Jaunes ont compris, parce qu’ils ont du l’expérimenter dans leur corps et dans leur vie, que les institutions sont désormais utilisées par les puissants pour protéger leurs acquis et leurs richesses, pour empêcher tout changement radical de la société.

Cette prise de conscience, ce changement de regard, il ne pourra plus jamais disparaitre. On ne retourne pas dans l’obscurité d’une caverne après en être sorti et avoir vu la lumière du soleil.

Il n’y a pas d’après. Car il n’y a pas de fin. Les Gilets Jaunes sont en perpétuel mouvement. Une dynamique des corps et des esprits. Sur les rond points, dans les cabanes, lors des blocages, dans les manifestations, les GJ se rencontrent et se découvrent. Ils ne sont pas figés sur des principes théorisés par d’autres. Chaque rencontre, chaque discussion, chaque action fait évoluer ces personnes.

Il n’y aura pas d’après. Car les Gilets Jaunes sont dans le présent. Car les Gilets Jaunes font le présent.

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2. Trois appels pour un an de lutte

Après trois jours d’échanges, la IVe Assemblée des assemblées (AdA) des Gilets jaunes, réunie du 1er au 3 novembre à Montpellier, s’est conclue par la validation de trois appels que nous relayons ici. Plus de 600 personnes représentant plus de 200 groupes locaux se sont réunies en plénière, à partir de sujets proposés par les assemblées locales, pour voter, de manière consultative, ces textes.

APPEL N°1
Pour l’anniversaire des 16 et 17 novembre

Les délégués de plus de 200 groupes de Gilets jaunes venus de toute la France, réunis en assemblée des assemblées du 1er au 3 novembre 2019 à Montpellier, appellent l’ensemble de la population à exprimer partout sa colère à l’occasion de la date anniversaire du soulèvement des Gilets jaunes les 16 et 17 novembre 2019.

Un an après l’apparition des Gilets jaunes, ce sont désormais des peuples du monde entier qui se soulèvent contre des gouvernements comparables au nôtre. Montrons-leur, en même temps qu’à nos propres gouvernants, que nous sommes toujours là et que nous nous battons pour les mêmes causes. Actions contre les profiteurs de tous ordres, comme des ouvertures de péages, des blocages de l’économie bancaire, des flux de marchandises ou de la consommation de masse. Actions contre les violences sociales, policières et judiciaires afin de dénoncer publiquement ceux qui en sont directement responsables ou relaient leurs mensonges et d’exiger que cette situation cesse. Actions aux côtés de l’ensemble de la population, sur les ronds-points ou les marchés, dans les lieux publics ou privés, afin de retrouver et de reconstruire la solidarité populaire, et peut-être bien plus que ça.

L’AdA appelle également à entraver le périphérique parisien afin que les personnes souhaitant monter à Paris puissent avoir un point de rassemblement, et cela sans exclure d’autres actions. Tout cela se prépare déjà dans les villes régionales, dans la capitale, ou dans les zones plus reculées. C’est pourquoi nous prenons le pari que si nous multiplions, ces mêmes jours, les interventions dans tout le pays, nous pourrons faire enfin entendre à nos oppresseurs que le peuple s’est réveillé, et que leur règne touche à sa fin.

Les 16 et 17 novembre, certains s’apprêtent déjà à répondre à cet appel depuis leur village, d’autres choisiront de monter à la capitale ou dans des grandes villes. Cette diversité est déjà ce qui fait notre force. Mais c’est bien l’ensemble de la population que nous appelons aujourd’hui à se mobiliser sur ces dates pour faire enfin triompher les exigences universelles de justice sociale et écologique et de véritable démocratie.

APPEL N°2
Pour la grève du 5 décembre

L’AdA réunie à Montpellier ce jour estime, après une année de mobilisation acharnée, que la situation est à un tournant. L’heure est à la convergence avec le monde du travail et son maillage de milliers de syndicalistes qui, comme nous, n’acceptent pas. Il faut un rassemblement du peuple français dans toutes ses composantes : paysans, retraités, jeunes, artistes, personnes en situation de handicap, petits artisans, ouvriers, chômeurs, précaires, travailleurs du public comme du privé…

Nous avons cette occasion à saisir, à partir du 5 décembre, date à laquelle des centaines de milliers de travailleurs seront en grève et en assemblées générales pour la reconduire jusqu’à la satisfaction de nos revendications. L’AdA de Montpellier appelle les Gilets jaunes à être au cœur de ce mouvement, avec leurs propres revendications et aspirations, sur leurs lieux de travail ou sur leurs ronds-points, avec leurs gilets bien visibles !

La défaite du gouvernement sur sa réforme des retraites ouvrirait la voie à d’autres victoires pour notre camp. Tous dans la rue à partir du 5 décembre, en grève ou sur le rond-point ou en action de blocage !

APPEL N°3
Dédicace des Gilets jaunes à l’international

Nous, Gilets jaunes de toute la France, nous adressons à tous les peuples en révolte ! À l’occasion de l’anniversaire de notre mouvement les 16 et 17 novembre, nous dédions notre fête à tous les soulèvements populaires dans le monde.

Depuis un an, nous, Gilets Jaunes, nous sommes soulevés pour la justice sociale, la justice fiscale, la justice écologique, la démocratie directe, la liberté et la dignité, pour devenir maîtres de notre avenir. Un an après, de nombreux soulèvements ont lieu partout dans le monde : Chili, Irak, Catalogne, Liban, Hong-Kong, Algérie, Équateur, Soudan, Colombie, Haïti, Guinée-Conakry, etc.

Nous nous sentons frères et sœurs et alliés de ces mouvements. Nous exigeons la libération immédiate de tous les prisonniers politiques et l’arrêt de la répression étatique. Nous vivons dans un système globalisé et impérialiste. Pour changer les choses, nous devons donc agir tous ensemble. En s’alliant, les peuples en révolte pourront transformer leurs conditions de vie. Nous appelons, dans un premier temps, à agir en commun sur le week-end des 16 et 17 novembre et à créer et renforcer des jonctions entre les peuples en lutte.

Les 16 et 17 novembre, nous fêterons l’anniversaire de notre soulèvement. Nous le dédions à toutes les révoltes en cours dans le monde, à tous nos alliés dans la révolte planétaire en cours. Nous serions heureux de le célébrer en solidarité et le partager avec les peuples en révolte partout dans le monde.

Nous vous invitons à fêter cet anniversaire avec de premières actions communes, notamment par des banderoles conjointes reprenant les hashtags : #RevolutionEverywhere, #QueSeVayanTodos, etc.

Les peuples du monde entier veulent la chute du système !

Des Gilets jaunes de toute la France, réunis dans l’Assemblée des assemblées
à Montpellier le week-end du 1er-3 novembre 2019.

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3. Rien n’a changé…

Rien n’a changé…

1 an après, on est toujours là!

L’essence ? Toujours plus chère !

Les factures ? Toujours plus élevées !

Les salaires ? Toujours aussi minables !

Les prestations sociales ? Certaines ont baissé et puis c’est toujours le parcours du combattant pour les toucher et pour les conserver !

Le 10 c’est déjà la fin du mois.

On arrive pas à se soigner correctement.

Si on a un travail, on gagne juste assez pour pouvoir retourner travailler :

ON VIT PAS, ON SURVIT !

C’est toujours autant la galère et avec les réformes à venir, ça va empirer: ils prévoient de s’attaquer à tout?: les retraites, le chômage, les APL…si on se laisse faire, les attaques à nos conditions de vie vont pleuvoir !

Nous, on veut plus de ce système qui nous broie, pour le bénéfice de ceux qui nous exploitent : ON VEUT VIVRE ET VIVRE BIEN !

On veut reprendre le pouvoir sur nos vies !

ALORS, ON RECOMMENCE !

On bloque ici, et on bloquera la bonne marche du système, partout où on pourra.

On manifestera notre colère, dans la rue, comme depuis des mois.

On se battra, toujours, pour l’honneur des travailleurs et pour un monde meilleur !

Tout le monde en manif, en actions, sur les ronds-points les 16, 17… novembre 2019 !

Parce que plus on sera nombreux, plus on a de chances d’y arriver !

Samedi 16/11 – Alès Rond-point de la route de Bagnols
2h pour un pic-nic et le soir pour une nuit jaune.

Samedi 16/11 – Montpellier à la Comédie
14h Manifestation régionale – 1 An De Lutte 1 An De Combat !

Dimanche 17/11 – Alès Rond-point de la 2×2 à partir de 8h

On se réinstalle !!!

Assemblée Alès – tous les lundis

19h bourse du travail (place Georges Dupuis – Rochebelle)

Page FaceBook : Gilets Jaunes Alès
Groupe FaceBook : Gilets Jaunes Alès Déters & Solidaires
Mail : gj_ales@riseup.net

4. Legalteam pour ce week end d’anniversaire

Pour les « un an » du mouvement de nombreuses actions sont prévues. Une legalteam sera ouverte pour tout le week end, principalement pour les Gardois, Cévenols et les GJ des zones proches du Gard. Si vous êtes témoins d’une arrestation ou si un de vos proches est en garde à vue, n’hésitez par à contacter le 06.27.67.86.09.

Sur les rond-points, en action ou à la manifestation de Montpellier, la défense collective conseille de préparer ses garanties de représentation, de prendre l’avocat de permanence (de préférence Karim Derbal sur Alès), de voir le médecin (attention à ne rien lui dire de compromettant, ce n’est pas un gilet jaune !). Des rassemblements seront organisés devant les commissariats en cas d’arrestation et devant les tribunaux en cas de comparutions immédiates. Nous nous mettrons aussi en contact avec les avocats de permanence pour transmettre les garanties de représentation et vous fournir un avocat efficace.

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5. La Lézarde

Programme de La Lézarde, 66 Grand’rue, St-Jean-du-Gard.

DIMANCHE 17 NOVEMBRE À PARTIR DE 16H30 FÊTE UN AN D’EXISTENCE, ÇA SE FÊTE !

On vous accueille autour d’un gouter et d’un diner arrosés de chansons, contes et poèmes pour faire un petit bilan des réussites et des échecs, débattre, s’engueuler, papoter, rigoler… jusqu’à épuisement !
Repas concocté par une équipe de choc. Amenez vos meilleurs boissons.

MERCREDI 20 NOVEMBRE À 20H CINECLUB

CINÉCLUB avec un repas partagé à 1 9h. Film à 20h. LA BATAILLE D’ALGER, de Gillo Pontecorvo, 1 966, 121 min. En 1957, en Algérie, le peuple, soutenu par le FLN, se révolte contre l’occupant français. Des deux côtés, des méthodes extrêmes sont utilisées : la torture par l’armée française et le terrorisme par les algériens en révolte contre le pouvoir en place. La guerre n’épargnera personne. Dans le quartier de la Casbah d’Alger, un ancien délinquant, Ali La Pointe, refuse de stopper le combat, même quand la situation semble désespérée. De son côté, le colonel Mathieu essaye tant bien que mal de mener sa mission, quitte à utiliser des moyens drastiques…

SAMEDI 23 NOVEMBRE À 18H DISCUSSION

Les ÉDITIONS DU COUAC vous invitent à une discussion à partir de leur livre « NI OR NI MAÎTRE, MONTAGNE D’OR ET CONSORTS » publié en septembre 2019. Partant du projet minier de la Montagne d’or en Guyane et des luttes qui s’y opposent, le livre « Ni or ni maître » analyse les dessous de ce dossier et le connecte aux dynamiques sociales et aux logiques industrielles. Traversant les frontières et les océans, cet ouvrage permet d’aborder certaines des conséquences et des mécanismes inhérents à l’extraction minière, ainsi que des résistances en cours. Nous souhaitons discuter et réfléchir ensemble aux possibilités que nous avons de vomir les poisons que les industries et l’État nous font gober. Ici, dans les Cévennes, force est de constater que les nuisances des mines n’ont rien d’exotique puisque nous les absorbons quotidiennement, plus où moins paisiblement, dans un silence de plomb. À défaut de pépites d’or, nous vous offrirons l’arsenic, le cadmium et le plomb de notre délicieuse eau courante. Concernant les victuailles, n’hésitez pas à emmener de quoi faire un repas partagé après la discussion.

BIBLIOTHÈQUE LES MARDIS ET SAMEDIS DE 11 H À 13H
Permanences de la bibliothèque, pour emprunter livres, dvds, discuter autour d’un café…

6. A propos d’Extinction Rebellion

Le secteur des grandes entreprises, avec son réseau de think-tanks, de groupes de pression (lobbies), d’associations commerciales, de fondations « philanthropiques », de forums et sommets mondiaux et d’organisations environnementales corrompues, oriente le « mouvement climat » en direction de ses propres intérêts depuis plus de dix ans.

Le but du « mouvement (pour le) climat » est au bout du compte de promouvoir la perpétuation et l’expansion du système industriel, la domination du monde de l’entreprise, ce qui s’oppose directement aux objectifs de tout mouvement écologiste digne de ce nom : démanteler le système économique, protéger et régénérer la nature sauvage. Les Rebelles sont des lobbyistes d’entreprises — mais bénévoles. Les industriels ont réussi — réussissent — à détourner une partie des inquiétudes et des colères populaires qui s’expriment à leur encontre, et à les rediriger de manière à ce qu’elles soutiennent tout de même le système qui les génère — qu’elles devraient chercher à démanteler.

Au cœur de l’équipe dirigeante d’Extinction Rebellion se trouvent des lobbyistes professionnelles : Gail Bradbrook et Farhana Yamin, notamment.

Que ces personnes soient à la tête du mouvement Extinction Rebellion signifie clairement que le mouvement n’a pas été coopté par des intérêts industriels en cours de route, mais qu’il a été conçu, dès l’origine, comme une campagne de propagande. Il s’agit exactement de ce que désigne l’astroturfing. Les bonnes intentions et les efforts de plusieurs milliers de rebelles valent bien peu dès lors que ce sont ces personnes-là qui mènent la danse.

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