15 avril 2020

      1. A partir du 11 mai : « Retrouvons les jours heureux »
      2. Confinement : pourquoi le « jour d’après » inquiète les services de renseignement
      3. Pandémie, autorité et liberté
      4. Giorgio Agamben sur la distanciation sociale
      5. Prenez soin de vous
      6. Verbalisations abusives
      7. Bruxelles : 100 arrestations pour le week-end anti-keufs
      8. Résistance à Berlin

1. A partir du 11 mai : « Retrouvons les jours heureux »

– Macron fait référence à la Résistance. Prenons le au mot –

L’annonce à retenir du discours présidentiel, c’est la fin du déconfinement prévue le 11 mai. Dans 4 semaines, juste après les jours fériés du début du mois de mai. A cette date, une réouverture des écoles, collèges et lycées, et une « reprise de l’économie » progressive est programmée. Fin de l’assignation à résidence.

Cette prestation très théâtrale a été saupoudrée de d’annonces sociales et sanitaires, comme une aide « pour les familles modestes », et la distribution de masques et de tests à la fin du confinement. Il était temps ! Mais ces annonces sont à prendre avec des pincettes tant l’incurie et les contrevérités du gouvernement se sont multipliées ces derniers temps

« Retrouvons les jours heureux » : c’est le nom du programme du Conseil National de la Résistance. Macron a prononcé l’expression en fin de discours, comme un clin d’œil à l’après guerre. « Les jours heureux » étaient un programme social antifasciste ambitieux : une presse émancipée des puissance financières, la sécurité sociale pour tous, l’accès à la culture … Tout cela avait été imposé dans une France ruinée et dévastée, face à un patronat qui avait massivement collaboré avec l’occupant nazi.

Problème : Macron n’est pas Jean Moulin. Bien au contraire il s’en prend, ici et maintenant aux conquêtes sociales de la Résistance, en appliquant un programme néo-libéral et autoritaire très violent. Privatisations, casse des droits des travailleurs, militarisation de la police, mutilations de lycéens, expulsions …

Macron comme ses prédécesseurs sont des incarnations diamétralement inverses de l’héritage de la résistance. Pour retrouver les « jours heureux », il faut en finir avec le capitalisme et ses représentants … A partir du 11 mai ?

https://www.nantes-revoltee.com/a-partir-du-11-mai-retrouvons-les-jours-heureux

2. Confinement : pourquoi le « jour d’après » inquiète les services de renseignement

Trois journalistes du Parisien disent que selon des notes confidentielles qu’ils ont pu consulter, le service central du renseignement territorial redoute une radicalisation de la contestation sociale à l’issue du confinement.

« Notre colère ne sera pas confinée. Retrouvons-nous dans la rue dès la fin du confinement! scandent-ils sur les réseaux sociaux. Mettons le pouvoir en quarantaine! »

http://www.leparisien.fr/faits-divers/coronavirus-les-services-de-renseignements-craignent-l-embrasement-apres-le-confinement-11-04-2020-8298150.php

3. Pandémie, autorité et liberté

Dans l’aliénation généralisée de tout ce sur quoi on avait jusque là la capacité, même illusoire, de décider de ce qu’il advient de nous-mêmes (mais prendre le métro pour aller travailler, est-ce vraiment une décision que l’on prend pour soi-même ?), ce sont désormais des fonctions qui nous apparaissent comme l’exercice évident d’une liberté individuelle fondamentale qui se retrouvent empêchées, contrôlées, délictualisées (sortir de chez soi, acheter le pain, aller voir ses proches, se rencontrer, s’embrasser, s’aimer, etc.) et les « gestes barrières » réglementent jusqu’au comportement quotidien et intime des confinés.

http://www.non-fides.fr/?Pandemie-autorite-et-liberte

4. Giorgio Agamben sur la distanciation sociale

Bien que, comme il arrive à chaque fois, il y ait quelques sots pour suggérer qu’une telle situation puisse être sans aucun doute considérée comme positive et que les nouvelles technologies digitales permettent depuis longtemps de communiquer avec bonheur à distance, je ne crois pas, quant à moi, qu’une communauté fondée sur la « distanciation sociale » soit humainement et politiquement vivable. En tout cas, quelle que soit la perspective, il me semble que c’est sur ce thème que nous devrions réfléchir.

https://lundi.am/Distanciation-sociale

5. Prenez soin de vous

« Prenez soin de vous », cette phrase répétée à tout bout de champ ces derniers temps, rappelle les méthodes de management dans les supermarchés, quand les caissières exténuées en fin de service étaient sommées de répéter « bonne journée » à chaque client.

« Prenez soin de vous », c’est l’injonction à se replier sur soi et sur ses proches. « Prenez soin de vous » aujourd’hui face à l’épidémie, mais pas hier face à la pollution, aux conditions de travail, encore moins pour les personnes qui crèvent de faim, qui dorment dehors.

« Prenez soin de vous » comme si c’était plus important aujourd’hui, comme si la situation qu’on nous soumet en renforçait l’exigence. « Prenez soin de vous », c’est la nouvelle logique du Capital, sa réaction face au virus.

« Prenez soin de vous », et oubliez que c’est le monde dans lequel on vit qui nous tue à petit feu. Que tout le monde mange ses vitamines, fasse du sport, mange bio, pense à soi et ses proches, mais par pitié épargnez-nous l’hypocrisie, les bons sentiments, qui vont éteindre à jamais les braises de la révolte.

Article tiré de l’Episode Cévenol 12

6. Verbalisations abusives

Depuis le début du confinement ordonné le 17 mars dernier, les contrôles de Gendarmerie ont été très fréquents à Saint-Jean du Gard, comme vraisemblablement partout en France.

Mais de nombreuses personnes furent verbalisées alors même qu’elles étaient en possession de leur attestation de sortie, et qu’elles remplissaient les conditions autorisées.

Ce fut le cas pour des personnes allant faire leurs courses, sortant leur chien, ou se promenant au bord du Gardon. Ces verbalisations abusives, outre le fait qu’elles ont probablement été dressées par excès de zèle et dans la volonté de faire appliquer au plus vite les règles du confinement, plongent ces personnes dans des situations difficiles.

Comment sortir sereinement pour effectuer des besoins de première nécessité sachant que l’arbitraire peut retomber au moindre contrôle et que cette fois-ci l’amende passera à 1500 € ?

De plus, pour contester l’infraction, alors même que leur motif n’a pas toujours été donné, il faut pouvoir envoyer une lettre de réclamation au Tribunal de Police avec accusé de réception.

Pratique quand la Poste est fermée et que l’on ne peut se déplacer… Nous vous invitons à faire part de vos témoignages si vous aussi vous avez été verbalisé abusivement : episodecevenol@laposte.net

7. Bruxelles : 100 arrestations pour le week-end anti-keufs

A la suite des émeutes qui ont éclaté dans diverses zones de Bruxelles entre la soirée de vendredi 10 et à l’aube du dimanche 12 avril, il y a eu un total de 100 arrestations, selon les autorités. Ces attaques et incendies qui ont brisé la normalité du confinement sont partis d’un énième contrôle mortelle des flics, vendredi dans la soirée.

On apprend également q’il y a eu une tentative de rassemblement dimanche en début d’après-midi, suite à un appel diffusé sur les réseaux sociaux (comme pour la veille).

https://sansattendre.noblogs.org/archives/12578

8. Résistance à Berlin

A Berlin, des gens descendent dans la rue pour résister au confinement totalitaire. « Le peuple, c’est nous ! » chantent-ils.

Et alors, les français ?